Les Belges vont partir moins loin et moins cher
MELANIE GEELKENS
vendredi 25 mai 2012, 10:56
Pour la première fois depuis six ans, le budget « voyages » des Belges est en diminution de 8%
![Les Belges vont partir moins loin et moins cher](http://www.lesoir.be/zc/vignettes475x300/mediastore/_2012/mai/du_21_a_la_fin/_25_vacances.jpg)
: DR
Enlevez-lui ses vêtements, reprenez-lui ses jeux et ses gadgets technologiques, empêchez-le de s'adonner à ses loisirs, mais s'il vous plaît, ne touchez pas à ses vacances ! Les Belges tiennent à leur quinzaine au soleil comme à la prunelle de leurs yeux. Selon une enquête réalisée par Europ Assistance, ils préféreraient rogner sur ces trois autres postes avant d'égratigner leurs budgets « escapades. »
Le palmarès des destinations
Selon Europ Assistance, l'Hexagone récolte 34 % des intentions de départ, devant la Belgique (11 %), l'Italie, la Turquie (8 %) et l'Espagne (7 %). Chez les tour-opérateurs, par contre, le top 5 varie : d'abord l'Espagne, puis la France, la Turquie, la Grèce et l'Italie. « C'est normal : les T-O ont une vision partielle du marché belge. Tout le monde ne passe pas par eux », estime Élise Mertens, marketing manager de l'assureur. Côté destinations lointaines, les voyagistes constatent du changement : les États-Unis ont raflé la 1re place jusque-là détenue par la République dominicaine. Si la Thaïlande, Cuba et le Mexique chutent, l'Indonésie, la Chine et l'île Maurice enregistrent de belles performances (+ 92,5 %, + 38 % et + 26,7 %).
Pour l'été 2012, 59 % d'entre eux s'apprêtent à prendre la route. Une légère baisse par rapport à l'année dernière (– 2 %), qui se fait surtout ressentir du côté francophone du pays (– 4 %). Car c'est la crise, pardi ! Les consommateurs ont le moral dans les chaussettes. Et cela se ressent sur leur manière, désormais, de prendre la poudre d'escampette.
Le budget en prend un coup. Cela n'était plus arrivé depuis 6 ans : juillettistes et aoûtiens devraient dépenser moins, selon le sondage d'Europ Assistance. Leur budget moyen pour cet été est de 2.407 euros, soit une diminution de 8 % par rapport à 2011 (– 198 euros), même s'il reste tout de même l'un des plus élevés (le deuxième, après l'Allemagne) d'Europe. Une nouvelle fois, c'est en Wallonie que le budget est le plus raboté (– 17 %).
L'horizon rapetisse. Partir plus loin, c'est partir plus cher. Les circonstances économiques ont amplifié le goût des destinations proches. Le 2e pays le plus fréquenté par les Belges (derrière la France) est devenu… la Belgique ! « Cette tendance est notable, confirme Pierre Fivet, directeur du voyagiste Vacansoleil. Par exemple, les séjours en camping ont augmenté de 7 %. Des pays comme les Pays-Bas fonctionnent bien. »
Les tour-opérateurs souffrent. Surtout en hiver, période durant laquelle l'ABTO (l'association des voyagistes belges) a enregistré une baisse de 6,7 % des réservations d'octobre à mars dernier, aussi bien pour les formules voiture, que courts et longs courriers et citytrips… Entre 2006 et 2010, le nombre de séjours hivernaux a chuté d'un million d'unités ! Pour l'été, les pronostics ne sont guère meilleurs. À l'heure actuelle, les réservations sont en baisse de 5,4 % par rapport à la saison précédente. « Il est difficile de faire des prévisions, mais nous devons constater que le marché est timide, reconnaît Claude Pérignon, président de l'ABTO. Le consommateur doute, et nous le ressentons. »
Internet prend de l'ampleur. De plus en plus de personnes (28,5 % contre 23 % en 2009) réservent sur le web en passant directement par un hôtel ou une compagnie aérienne, et se rendent de moins en moins en agences (21 % contre 33 % en 2009.)
Des réservations de plus en plus précoces... et tardives. Oui, oui, vous lisez bien. Tout dépend du type de voyage privilégié. Celui qui l'organisera lui-même s'y prendra toujours plus tôt, « simplement car l'offre, de particulier à particulier, est inférieure à la demande. Il ne faut donc pas traîner », souligne Élise Mertens, marketing manager chez Europ Assistance. Les tour-opérateurs constatent par contre la tendance inverse. Les « last minutes » n'ont jamais autant eu la cote. Conséquence de l'espoir de bénéficier d'une réduction toujours plus intéressante…
Le segment du luxe se porte comme un charme. Mieux : « Il connaît une très forte croissance », dixit Marc Van Zeveren, directeur d'Exclusive Destinations. Palaces, croisières et destinations « huppées » ne connaissent pas la crise…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire